Madjer «J’ai gagné une CAN en tant que joueur, désormais, je veux la gagner en tant que sélectionneur d’Algérie»

Dans une longue interview accordée au journal espagnol Super Deporte, très proche de l’actualité du FC Valence, le sélectionneur national, Rabah Madjer, est revenu sur son court passage chez les club « Che » dans les années 1980, mais a évoqué aussi ses objectifs avec la sélection algérienne, notamment en perspective de la CAN 2019 qui se tiendra au Cameroun. Et à ce propos, il a déclaré : « A court terme, mon souhait est de mettre une deuxième étoile sur le maillot de l’équipe d’Algérie. J'ai offert une Coupe d'Afrique à mon pays en tant que joueur et maintenant je rêve d'offrir une autre étoile en tant qu'entraîneur en 2019 à l’occasion de la CAN qui se jouera au Cameroun. »
« A mon arrivée, j’ai trouvé un groupe qui avait perdu sa personnalité »
Rabah Madjer est revenu aussi sur son arrivée à la tête des Verts au mois de novembre dernier : « Il est vrai que nous allons manquer la Coupe du monde à cause des résultats que tout le monde connaît. Je ne dirai pas que j’avais trouvé une Equipe nationale détruite, mais plus un groupe qui avait perdu sa personnalité et la confiance en soi. Notre travail n’a pas été facile, mais nous avons essayé au quotidien de travailler pour changer cette situation et remettre petit à petit les joueurs en confiance. En cinq rencontres dont quatre matchs amicaux et un autre comptant pour la dernière journée des éliminatoires pour le Mondial, nous avons enregistré que des victoires, sauf face à l’Iran. Une sélection qui peut surprendre pas mal de personnes en Russie l’été prochain. »
« Nous allons être plus solides en septembre face à la Gambie »
Le coach national assure que les Verts seront plus forts lors du prochain match officiel qui les attend en septembre face à la Gambie pour le compte des éliminatoires de la CAN 2019 : « Notre prochain match officiel aura lieu en septembre. Nous allons être plus solides et en pleine confiance pour ce match. En attendant, nous allons jouer prochainement deux matchs amicaux. Le premier face à une sélection africaine et le second contre le Portugal à Lisbonne en juin. Je pense aussi que les opportunités que nous avons données aux joueurs locaux sont positives. Bien sûr, on choisira les meilleurs joueurs d’Europe, mais sans oublier ceux qui évoluent dans le championnat local. »
« J’aurais aimé rester plus longtemps à Valence »
Ce qu’il faut savoir, c’est que lorsqu’il était joueur, Madjer avait fait un court passage du côté du FC Valence lors de la saison 1988-1989 (il avait été prêté par Porto). En raison d’une grave blessure, il n’est pas resté très longtemps. Il dira à ce propos : « Le fait d'avoir défendu le maillot du FC Valence me rend très fier. Le club possède un trésor en la qualité de son public et de son merveilleux stade de Mestalla. Je n'ai pas eu beaucoup de chance car je me suis sérieusement blessé à la jambe gauche et je n'ai pas pu redonner à Valence la confiance et l'affection des supporters. Honnêtement, j'aurais aimé mieux soigner ma blessure et rester un peu plus longtemps. Je garde de très bons souvenirs de mon passage dans ce club. »
« Di Stéfano est la personne qui m’a le plus marqué à Valence »
Et d’enchainer : « La personne qui m'a marqué à Valence était, sans aucun doute, Alfredo Di Stéfano (il entrainait à cette époque le club) : un grand entraîneur et un homme magnifique. Quand je parle d'Alfredo, j’ai la peau qui pique. C’était un gentleman de football. Au fait, il me l'a dit en dernier. Je ne suis pas le troisième, je suis le premier Algérien à jouer avec Valencia CF. »
« Cruyff voulait que je forme avec van Basten le duo d’attaque de l’Ajax »
« Après quatre ans à Porto, je voulais vivre une autre expérience. C’est pour cela que j’ai rejoint Valence en janvier 1988. Pour moi, un club de football n’est pas grand uniquement par rapport à la division où il évolue, mais par son histoire, ses records, sa popularité et le potentiel de ses fans. Un ou deux ans auparavant, j’avais eu aussi des contacts avec l’Ajax Amsterdam. Cruyff est lui-même venu à Porto pour me parler parce qu’il voulait mettre en place un duo d’attaque moi et van Basten, mais ça ne s’est pas fait. Pour autant, je ne regrette pas d’avoir signé à Valence, même si le club venait de retrouver la première division. »
« Lors de mon 1er match à Valence, les supporters scandaient ‘’Madjer, torero, Madjer, torero’’ »
Le 3 janvier 1988, Madjer disputait son premier match à domicile avec le FC Valence. Sur l’accueil que lui ont réservé les supporters, il confie : « C’était au stade Luis Casanova (Mestalla actuellement). Je me souviens que les supporters scandaient : ‘’ Madjer, torero (NDLR : personne qui affronte le taureau lors d’une course de taureaux), Madjer, torero… ‘’. La vérité, cela m’a beaucoup motivé et je pense avoir marqué un but ce jour-là… »
« Le stade Mestalla m’a toujours porté chance »
En octobre 1989, Madjer, alors de nouveau joueur de Porto, se rendait avec le club portugais au Mestalla afin de rencontrer Valence en Coupe d’Europe. Il s’en souvient : « Le stade Luis Casanova m’a toujours porté chance. Face à Valence, à l’aller nous avions gagné (3-1) au Portugal, et au retour, nous avions perdu (3-2) et j’avais marqué l’un des deux buts. C’est curieux, car en octobre 1987 quelques mois avant d’être prêté à Valence, j’ai affronté le Real Madrid à Valence en Coupe d’Europe puisque le stade Santiago Bernabeu était sanctionné. J’avais marqué le but de mon équipe. Le stade Luis Casanova (Mestalla) est un endroit où j’aurais voulu y évoluer plus longtemps. Je sais que j’aurais fait beaucoup de belles choses. »
« Même sans Messi, le Barça restera toujours le Barça »
Appelé à donner son avis sur le Barça, le futur champion d’Espagne et sur l’impact de son joueur argentin, Léo Messi, Madjer précise : « Le Barça sera toujours le Barça. Ce club a existé avant son arrivée et continuera d’exister après son départ, mais il est évident que personne ne peut nier ce qu’apporte Léo Messi au club. Le Barça profite toujours des crises de Madrid et vice versa. Quand l'un faiblit, l'autre est habituellement le champion, mais Messi est un joueur à part.
Il peut changer le cours d’un match à lui seul. Le Barça va gagner le championnat, c’est sûr. C’est un titre mérité, même si je voudrais d’autres champions mis à part le Barça et le Real Madrid. »

« Parejo me ressemble dans son style de jeu »
Enfin et à la question, quel joueur aimez-vous le plus au sein du FC Valence actuellement ? Le coach national a répondu : « Je dirai… Dani Parejo. Surtout parce qu’il a le même style de jeu que moi, même s’il n’évolue pas dans la même position que moi. »
Synthèse de