JSK : Zafour : «A ce niveau, les erreurs se payent cash !»

L’ancien international et capitaine kabyle, Brahim Zafour est, à l’instar de tous les autres anciens champions d’Afrique, dépité suite à la dernière sortie ratée de la JSK et son élimination après sa lourde défaite (4-1) face au Vita club. L’ex-Canari nous livre dans cet entretien ses impressions et son avis sur le rendement de l’équipe dans cette compétition.

La JSK est éliminée de la Ligue des champions suite à sa lourde défaite face au Vita club (4-1) ; qu’avez-vous retenu de cette sortie africaine ?
Sincèrement, je n’ai pas attendu le match d’hier pour me faire une idée plus précise sur les potentialités de ce groupe dans cette compétition africaine. Face au Raja, à Tizi Ouzou déjà, j’ai compris que l’équipe n’avait pas réellement les moyens humains notamment pour prétendre jouer les premiers rôles ou aller au-delà de la phase de poules. Quand on voyait que sur le banc, il n’y avait que Belgherbi, qui a à mon avis un peu d’expérience, tous les autres sont des novices, je n’étais pas du tout optimiste.
Mais c’est avec ce même effectif justement que l’équipe a atteint les poules...
Oui, je vous l’accorde, même si c’est avec cette même équipe que la JSK est qualifiée en phase de poules, il n’en demeure pas moins qu’il apparaît clairement que le groupe a montré certaines limites de ne pas pouvoir aller encore plus loin. La défaite face au Vita club fait malheureusement de la JSK le dernier du groupe avec la plus mauvaise défense (7 buts) et la plus mauvaise attaque (2).
Comment avez-vous trouvé le rendement de l’équipe ?
Honnêtement, c’est la déception totale. C’est vrai que l’équipe a eu une bonne réaction en première mi-temps ; après l’ouverture du score elle a réussi à revenir dans le match avant la pause mais en seconde période, ce fut une catastrophe. L’équipe s’est complètement effondrée en laissant l’adversaire faire l’essentiel. A mon avis, après cette amère défaite contre Vita club, il faut vraiment tirer la sonnette d’alarme car elle a été concédée face à une équipe très moyenne.
 Pensez-vous que les joueurs n’ont pas eu le rendement escompté ?
J’ai comme l’impression que les joueurs ont gagné le match avant même de l’avoir joué. J’ai suivi leurs déclarations avant le déplacement au Congo, ils étaient tous optimistes de revenir avec les trois points. Mais la réalité du terrain est tout autre, ils n’ont rien montré face à une équipe qui n’a rien d’un foudre de guerre. Peut-être que c’est un mal pour un bien puisque la JSK n’a désormais que l’objectif du championnat à jouer, il va falloir quand même se reconcentrer sur la compétition et défendre cet objectif jusqu’à la fin. En tout cas, il ne faut pas détruire ce groupe c’est avec cet effectif qu’on est condamnés à terminer la saison.
Comment expliquez-vous la différence de rendement entre les deux mi-temps ?
C’est vrai que l’égalisation devait remettre l’équipe sur le bon chemin pour revenir en force en deuxième mi-temps et peut-être même avec l’envie de décrocher une victoire mais malheureusement, le deuxième but a cassé les joueurs. La mission est devenue difficile car même avec un match nul, l’équipe aurait été éliminée.  Si la première mi-temps était plutôt acceptable, la deuxième a été complètement ratée.
Il y eu des erreurs défensives impardonnables...
Ça arrive de commettre des erreurs certes mais à ce niveau-là, elles sont impardonnables. Puis, il me semble que ce n’est pas la première fois que l’équipe commet des erreurs pareilles. La naïveté de nos défenseurs a fait la différence au Congo.
Pour certains, des paramètres extra-sportifs ont   influé négativement sur le rendement du groupe, qu’en pensez-vous ?
Ecoutez, la JSK n’en est pas à sa première sortie sur le plan africain. Certes, ça nous est arrivé de trouver des difficultés en terre africaine après un long voyage et un climat différent du nôtre mais jamais une telle débâcle n’a été connue. Je pense que si l’équipe avait été  bien préparée pour cette compétition elle n’aurait jamais connu cette situation. Prenez juste l’exemple de notre sélection nationale qui est allée chercher des victoires en Afrique. A mon avis, il faut arrêter de chercher des justificatifs, l’équipe n’était pas prête, voilà tout.
Pensez-vous  que le dernier changement survenu à la barre technique a eu un effet négatif sur le groupe ?
Personnellement, le départ de Velud a été tardif. Il aurait dû peut-être quitter le navire dès les premiers échecs. Malgré les derniers mauvais résultats, je n’ai jamais entendu Velud faire des critiques sur son groupe pour le secouer. Je pense personnellement que son départ est venu un peu en retard et n’a pas eu l’effet escompté.
Une deuxième élimination après celle en Coupe d’Algérie, il y a quelques semaines, c’est un coup dur pour les jeunes joueurs, n’est-ce pas.
Effectivement c’est dur à digérer et c’est aussi décevant. La JSK n’a désormais que le championnat pour se ressaisir. Il faut se donner à fond pour redresser la situation. Si les joueurs n’ont pas montré grand-chose en Afrique, sur le plan local, ils peuvent quand même réussir un bon parcours.
Peut-on parler de limites ou bien de manque d’expérience de ces jeunes qui découvrent pour la plupart le niveau africain ?
Pour ne pas diminuer de la valeur des joueurs qui forment actuellement l’ossature de la JSK, cette défaite au Congo reflète nettement le niveau du joueur local. La veille aussi, l’USMA a subi une lourde défaite au Maroc face au WAC et c’est ce qui confirme est que le niveau du football algérien a beaucoup régressé par rapport au football africain. A mon avis, beaucoup de facteurs expliquent cela, notamment la programmation démentielle des matchs pour nos clubs qui n’arrivent plus à garder le rythme, la mauvaise gestion aussi qui influe négativement sur les performances de nos clubs sur le plan continental.
Vous avez une expérience sur le plan africain, qu’est-ce qui a manqué pour cette jeune équipe pour aller   loin dans cette compétition ?
Pour jouer une Coupe d’Afrique, il faut vraiment mettre le paquet sur les ressources humaines plus particulièrement. Il faut avoir dans son groupe des joueurs de gros calibre qui ont de l’expérience et surtout de la qualité. Je pense qu’à part deux ou trois éléments qui ont donné entière satisfaction dans cette compétition, les autres n’ont rien prouvé de particulier. Le travail et la stabilité aussi sont deux paramètres importants dans la réussite d’une équipe. Si un changement doit avoir lieu, ça doit être un changement profond pas superficiel.
Pensez-vous qu’avec les trois nouvelles recrues, le club aura un meilleur rendement au retour ?
Les nouveaux débarqués viennent juste d’arriver, il va falloir leur donner du temps pour s’adapter et nous espérons qu’ils apportent un plus. Il me semble qu’il est impératif de rester derrière ces jeunes joueurs qui méritent quand même toute notre considération, les critiquer dans le bon sens pourrait peut-être les secouer mais il ne faut pas les détruire car c’est  avec ce groupe que le staff technique va continuer sa mission.
 

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