Equipe d'Algérie

Djabou : «J’ai deux offres officielles, de Rennes et de Lille»

«Je n’ai eu aucune offre de Trabzonsport et Halilhodzic ne m’en a jamais parlé»

Auteur : Samir B. samedi 05 juillet 2014 19:17

Dès son retour à Sétif, sa ville natale, et après s’être retrempé dans l’ambiance familiale, nous avons sollicité la nouvelle coqueluche des Verts pour un entretien où il nous a ouvert son cœur, en nous confiant des choses qu’il révèle pour la première fois et en exclusivité sur nos colonnes. Le sujet principal est évidemment sa prochaine destination, puisque ces derniers temps, il ne se passe pas un seul jour sans qu’il soit annoncé çà et là. Djabou a tenu à mettre un terme à tout cela en nous confiant : «On a dit beaucoup de choses à mon sujet ces derniers temps, je tiens à vous dire que je n’ai reçu que deux offres officielles, celles de deux clubs français, Rennes et Lille.»

On a parlé toutefois d’une offre de Trabzonsport, on a même laissé entendre que c’est Halilhodzic qui vous aurait soumis l’idée. Qu’en est-il au juste ?
Je tiens à démentir cette information qui n’a aucun fondement. Je n’ai eu aucune offre de ce club et Halilhodzic ne m’en a jamais parlé. Le jour où j’aurai un contact officiel de ce club, je vous en parlerai, mais pour le moment, il n’y a rien. Par contre, j’ai eu une offre de la part d’un club qatari qui serait intéressé par mes services.
Ça c’est clair. Maintenant, on veut vous poser la question que tout le monde s’est posée lorsque vous êtes parti en Tunisie et que tout le monde se pose encore aujourd’hui. Pourquoi n’êtes-vous pas parti en Europe alors que vous en aviez la possibilité ?
Il faut croire en une chose, le destin. En vérité, c’est le destin qui m’a conduit en Tunisie. Pourquoi je n’ai pas joué en Europe ? C’est vrai, j’avais des offres, mais c’est à cause du manque de sérieux de certains agents que tout est tombé à l’eau.
Avez-vous regretté d’avoir opté pour le Club Africain ?
Non, jamais, mais j’ai beaucoup regretté en revanche de n’avoir pas gagné de titre en deux ans avec ce grand club. Certains peuvent penser que le Club Africain n’est pas un grand club. Mais lorsque j’ai signé là-bas, j’ai pu mesurer sa grandeur et sa grande popularité. Malheureusement, comme je viens de le dire, je n’ai pas gagné de titres avec lui.
Parlons maintenant du Mondial où la sélection nationale a brillé de mille feux. Ce qui a sauté aux yeux, c’est votre grande concentration et votre grande solidarité sur le terrain. Comment l’expliquez-vous ?
Il faut savoir que pour nous, le Mondial a débuté le 14 mai, le jour où nous avons rejoint de centre de Sidi Moussa avant de partir pour le Brésil. C’est à partir de ce jour-là que nous nous sommes concentrés sur notre sujet. Le Mondial n’a pas commencé pour nous contre la Belgique, mais bien avant.
En parlant du match de la Belgique, on pensait justement que vous alliez le jouer d’entrée, mais on a été surpris de ne vous avoir pas vu dans le onze rentrant. Vous étiez frustré ?
C’est vrai, j’étais très bien concentré avant le début de ce Mondial et je me suis très bien préparé en prévision du premier match où je pensais effectivement que j’allais être titularisé, mais le sélectionneur a eu un autre avis. Croyez-moi, je n’ai pas été en colère contre Halilhodzic, j’ai accepté ses choix, car je savais qu’on était là pour gagner ensemble et pour mettre en place la meilleure stratégie qui pourrait être bénéfique pour toute l’équipe et non pour un seul joueur.
Et pour le deuxième match, comment les choses se sont passées ?
Après le match contre la Belgique, je savais que j’allais être titulaire contre la Corée. Dès la fin du match, le sélectionneur est venu me parler pour me dire de bien me préparer pour le match contre les Coréens en me faisant savoir que j’allais débuter la partie. Je me suis bien préparé, mentalement et physiquement, d’autant que j’ai appris qu’en Algérie, tout le monde demandait à ce que je rentre contre la Corée. Il ne fallait pas les décevoir.
Comment expliquez-vous la défaite contre la Belgique ?
C’était notre premier match, on venait juste de découvrir l’ambiance du Mondial, mais je pense que nous avons bien débuté la rencontre où nous sommes parvenus à ouvrir le score. Mais en deuxième mi-temps, nous avons perdu le match et nous n’avons pas accepté la manière avec laquelle nous nous sommes inclinés à la 70’. C’était très dur.
Comment était l’ambiance après cette défaite ?
Nous étions évidemment très déçus. Personnellement, j’ai pu lire la déception sur les visages des joueurs et j’ai essayé de leur remonter le moral. Je leur ai même juré qu’on allait gagner le deuxième match contre la Corée. Après, nous avons discuté entre nous et nous avons pu dépasser tout cela.
Et que s’est-il passé contre la Corée ?
Comme je vous l’ai dit, après la défaite contre la Belgique, j’ai pu lire dans la presse ou sur les réseaux sociaux la réaction de nos supporters qui espéraient me voir jouer le deuxième match. J’étais alors doublement motivé et je suis rentré dans le match directement après le corner que j’ai déposé sur la tête de Halliche. J’ai été très content de n’avoir pas déçu nos supporters.
Il n’était pas évident par la suite de se qualifier contre la Russie, non ?
Oui, c’est sûr, mais nous avons abordé ce match pour le gagner et non pour faire le match nul. Ils nous ont surpris par un but, malgré cela, j’étais sûr qu’on allait revenir au score, car nous étions animés d’une grande volonté, et, en plus, nous avions un public en or qui nous soutenait.
Après cette qualification, tout le peuple algérien est sorti fêter cette réalisation historique. Vous en aviez une idée ?
Oui, nous avons pu voir ça sur Internet. Nous avons vu de très belles images et nous étions très fiers d’avoir donné autant de joie au peuple algérien. C’est un sentiment très particulier, plus que la fierté même.
Après, face à l’Allemagne, vous avez été tout simplement héroïques malgré l’élimination…
Nous avons décidé de jouer sans complexe et d’affronter les Allemands sans trop de calculs. Je crois que nous avons fait un très grand match, nous leur avons tenu tête et nous sommes même parvenus à les secouer fortement et à les faire douter. Nous étions même mieux qu’eux par moments. Malheureusement, nous avons encaissé deux buts dans les prolongations, mais à la fin, nous n’étions pas trop abattus, car nous savions que le peuple algérien était satisfait de notre production.
Il y avait un débat autour du jeûne avant ce match. Avez-vous jeuné ou non ?
Eh bien, l’imam qui était avec nous, nous a dit qu’il ne fallait pas qu’on jeûne et qu’il était mieux pour nous de nous alimenter, d’autant qu’il était question d’honorer le pays. Mais je me suis entendu avec Halliche, Belkalem et Mbolhi de jeûner en cachette. A l’heure du déjeuner, nous avons fait semblant de manger à table, mais nous n’avons rien avalé et nous avons abordé le match à jeun. Personnellement, j’ai interrompu le jeûne sur le banc parce que je n’ai pas débuté le match.
Il paraît qu’un homme d’affaires a décidé d’offrir une Porche pour celui qui a inscrit un but dans les bois de l’Allemagne, c’est vrai ?
Sincèrement, je n’ai pas entendu parler de cette histoire auparavant. Ce n’est qu’à la fin du match que j’ai appris cela quand un supporter s’est approché de moi pour me dire «mabrouk aalik la Porche». Je n’avais pas compris ce qu’il disait, mais après il m’a expliqué. Voilà, c’est tout ce que je sais. Personne n’est venu m’en parler après, rien d’officiel. Je n’y pense pas trop, car la Porche ne peut pas remplacer la joie du peuple algérien, c’est mon plus merveilleux cadeau, mais si elle vient, je ne dirai pas non (rire).
Comment voyez-vous la suite ?
La sélection algérienne a grandi aujourd’hui et a montré qu’elle est l’une des meilleures formations en Afrique et même au monde. Cette Coupe du monde nous a permis de gagner en expérience et je pense que la prochaine étape, c’est d’aller gagner la Coupe d’Afrique des nations au Maroc.

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Dans une cérémonie grandiose tenue avant-hier soir à Sétif

Djabou décoré de la légion du Mérite et reçoit les clés de la ville de Sétif

Les autorités locales de la wilaya de Sétif ont décidé d’honorer l’attaquant des Verts Abdelmoumen Djabou qui a marqué de son empreinte ce Mondial du Brésil et l’épopée des Verts dans ce grand évènement planétaire. La cérémonie a eu lieu avant-hier soir en plein air et en présence de grandes personnalités politiques et sportives de la ville de Sétif dont est originaire Djabou. En plus de l’emblématique groupe El Bahara qui a animé cette soirée, les supporters de l’Entente et de l’Equipe nationale n’ont pas raté cette occasion pour venir en nombre assister à ladite cérémonie et scander le nom de celui qui les a fait danser des jours durant. L’attaquant des Verts a été décoré par le wali de Sétif, Mohamed Bouderbali, de la légion du Mérite pour avoir été la personnalité la plus influente dans la région par rapport à son rendement avec l’Equipe nationale en Coupe du monde. Djabou a également reçu d’une manière symbolique les clés de la ville de la part du président du conseil populaire, monsieur Nacer Wahrani.
Il offre des maillots dédicacés au wali et au P/APC
Djabou, qui était ému et très touché par ce geste, a remercié le wali et le P/APC de Sétif à qui il a offert deux maillots de l’Equipe nationale dédicacés de son nom, et il a fait de même avec Sadek Djamaoui et tous les membres du groupe El Bahara qui ont été très contents de recevoir le maillot de Djabou. Les autorités locales ont profité de cette cérémonie pour honorer également les boxeurs de la wilaya de Sétif qui se sont illustrés lors des derniers championnats d’Afrique qui se sont déroulés au Botswana.

 

 

Publié dans : belkalem halliche Djabou Mbolhi.

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