CRB: la machine à former des talents est en marche

Son parcours d’entraîneur n’a pas été ponctué par de grands succès sur la scène nationale mais un peu comme Marcelo Bielsa, Boualem Charef attise la passion. Bien plus qu’un entraîneur de football, c’est un philosophe du ballon rond qui a marqué de son empreinte plusieurs joueurs. Depuis quelques mois déjà, il a posé ses valises du côté de Belouizdad pour un projet qui lui va très bien : responsable de la formation au sein du Chabab de Belouizdad. En quelques mois à peine, et sous l’impulsion et les encouragements du groupe Madar, le technicien sexagénaire a su comment mettre en place une structure, un réseau et une organisation à même de porter le club de Laâqiba vers une réussite durable, et surtout moins coûteuse.

Les critères de sélection ont changé
Les problèmes du football national, le manque de joueurs de qualité, et la médiocrité de notre championnat trouve ses racines au plus bas de l’échelle, au niveau de la formation. En effet, la sélection des joueurs au niveau des jeunes catégories se fait suivant des règles qui n’ont pas leur place dans le milieu du football. Maârifa, pot de vin, Beni Âmisse… le volet technique n’est que rarement pris en compte. Et même quand il est pris en considération, il est fait d’une manière fausse, qui est contraire à ce qu’est le joueur algérien : fragile mais courageux, un peu frêle mais tenace… et surtout très technique. Et c’est justement cette dernière qualité qui doit être la base de toute sélection. Or, on prend les joueurs costauds, physiquement en avance par rapport à leur âge et on oublie l’essentiel. C’est d’ailleurs ce qui explique les échecs de la formation à l’algérienne. Nos clubs manquent de l’essentiel : la philosophie et le programme de la formation. C’est pourquoi la désignation de Charef est considéré comme étant la décision la plus judicieuse du groupe Madar, parce que ce docteur de l’ISTS a apporté un profilage adéquat au jeu à l’algérienne. Ce n’est pas un hasard si les Djabou, Aït Ouamer, Bounedjah, Belkaroui, Zeghba, Boualem… ont tous franchi un cap sous sa main.

Remaniement au niveau des entraîneurs des jeunes
On ne fait pas du nouveau avec les anciens. Et comme les anciens sont porteurs des idées du passé, il faut procéder à des changements radicaux, à tous les niveaux et dans tous les postes, y compris dans l’encadrement des joueurs. Finis les techniciens non formés, qui n’ont presque rien à voir avec le football et qui profitent de l’argent des parents des joueurs. Place maintenant à des entraîneurs diplômés, à la philosophie de jeu convenable aux qualités du joueur algérien, à un encadrement meilleur, et surtout à un encadrement professionnel… La cérémonie de la signature des joueurs U17 organisée dernièrement en la présence de Charafeddine Amara et surtout les moyens et les compétences humaines mises en place pour le recrutement de plusieurs jeunes talents dans les quatre coins du pays attestent des progrès et des changements qu’a subis et qu’est en train de subir la formation au sein du Chabab de Belouizdad car d’autres remaniements sont encore prévus et ils devraient toucher les entraîneurs des catégories jeunes. La majorité des anciens entraîneurs est sur le départ, a-t-on appris d’une source sûre.

Résultats espérés dans le moyen terme
La force du Chabab de Belouizdad et de son centre de formation sera incontestablement le fait d’avoir compris le vivier local, d’avoir su cerner ses qualités, ses défauts, et surtout d’avoir mis en place l’homme qu’il faut dans le poste qu’il faut. On peut s’amuser à pronostiquer que les talents qui ont été recrutés feront les beaux jours du Chabab de Belouizdad mais qu’on le veuille ou non, Boualem Charef et ses hommes ont besoin de temps, de beaucoup de temps et de sérénité pour pouvoir atteindre les objectifs qui ont été fixés par le groupe Madar, à savoir faire du CRB une locomotive en matière de formation. Cela nous évitera d’avoir des défenseurs au grand physique et au petit niveau technique, des milieux de terrain qui ratent plus de 50 % de leurs passes et des attaquants qui ne dépassent pas les 10 buts en 30 matchs de championnat.

Prolongation de Tariket La priorité absolue de Saïd Allik

Plusieurs joueurs sont sortis du lot cette saison et ont contribué grandement à la fin de saison fantastique réalisée par le Chabab de Belouizdad. On peut citer Bouchar, Sayoud, Nessakh ou encore Djerrar. Mais il serait injuste de ne pas évoquer le nom de Billel Tariket qui était un des rares joueurs à rester fidèle au club et à avoir préféré aider le CRB dans les moments difficiles, que de claquer la porte et aller voir ailleurs. En dépit de toutes les difficultés, le niveau de Tariket est resté le même sur le terrain, et son attitude exemplaire en dehors des terrains. De quoi satisfaire les dirigeants qui voient en lui un des joueurs majeurs sur lesquels les projets futurs du Chabab seront construits. D’ailleurs, Saïd Allik avec qui on a eu une discussion dernièrement nous a confié que Tariket « n’ira nulle part » et que la direction « fera tout pour le prolonger ».

Un contrat de trois ans et une revalorisation salariale à la clé
Or, pour l’heure, rien n’a encore été fait et le joueur, tout comme ses proches, commence à s’inquiéter. D’autant plus que depuis la fin de la saison et le deuxième titre remportée en tant que joueur du CRB, Billel Tariket attise les convoitises, aussi bien sur la scène nationale qu’internationale puisque l’ESS ainsi que quelques clubs saoudiens s’intéressent fortement à lui. D’ailleurs, une source proche du club sétifien nous a confié que Hassan Hammar ne devrait pas tarder à lui formuler une offre concrète, histoire de le chiper au nez et à la barbe de Saïd Allik. Ce dernier ne devrait pas tarder à passer à la vitesse supérieure dans ce dossier. Un contrat de trois ans assorti d’une revalorisation salariale serait en train de se préparer du côté de la direction belouizdadie.

Tariket : «J’attends toujours l’appel de Saïd Allik»
Afin d’avoir de plus amples informations, nous avons pris attache avec Billel Tariket, le poumon du Chabab de Belouizdad qui nous a confié : « Pour le moment, personne n’a pris attache avec moi, et ce, même si on m’a fait savoir qu’on voulait me voir rester. Cela dit, aucune date n’a pour l’heure été arrêtée pour s’asseoir autour d’une table. Donc, je ne peux rien vous dire concernant mon avenir. Certes, je donne la priorité au Chabab mais je ne trancherai qu’après avoir rencontré Saïd Allik ».
 

Mercato : les supporters commencent à s’inquiéter

Entre les problèmes de l’USMA, le mercato du Chabab de Belouizdad et les attentes des deux galeries, Saïd Allik ne sait plus où donner de la tête. Le directeur général du CRB tente tant bien que mal de garder la tête froide et de prendre les décisions adéquates, mais force est de constater que le mercato belouizdadi est toujours au point mort. Et ce, pendant que des clubs comme le MCA, la JSK ou encore l’USMA ont déjà commencé à faire leurs emplettes en vue de la saison prochaine. De quoi inquiéter les supporters belouizdadis qui espèrent voir leur équipe décrocher les meilleurs joueurs sur le marché, et non pas ramasser ce que laisseront derrière eux les trois clubs cités.

Pas de Rahmani ni de Zeghba, Allik relance Gaya
Dans les bois, le Chabab de Belouizdad a déjà perdu deux cibles prioritaires. Il s’agit de Rahmani et Zeghba qui ont préféré les pétrodollars de l’Arabie Saoudite. De quoi mettre la direction belouizdadie dans l’embarras, puisque les gardiens de qualité se font très rares sur le marché des transferts. Le seul qui semble de taille pour le poste de numéro 1 du Chabab est Gaya Merbah, mais ce dernier est encore lié au NAHD et on voit mal les dirigeants du Nasria libérer leur gardien au profit de leur ennemi de toujours. Par ailleurs, les Belouizdadis devraient enregistrer bientôt l’arrivée de Boutaga, le jeune portier de l’USMB, qui a tout conclu avec Saïd Allik.

Fourloul, Haddad et Khadir contactés, Benayad proposé
Les pistes étaient aussi multiples en défense. Naâmani, Bedrane ou encore Chafai, tous ont été contactés par la direction belouizdadie. Cependant, aucun de ces trois joueurs ne devrait signer en faveur du Chabab de Belouizdad. Le premier, qui est un ancien de la maison, se sent très bien en Arabie Saoudite et n’a aucune intention de revenir. Pour les deux autres, Saïd Allik doit faire avec la concurrence de Omar Ghrib et les pétrodinars de la Sonatrach. Même s’il ne s’avoue pas vaincu, le directeur général du Chabab de Belouizdad a déjà coché deux autres noms, au cas où. Il s’agit de Fourloul, Haddad ou encore Khadir qui évoluent respectivement au DRBT, JSMS et  CSC. Enfin, en attaque, et alors que la piste Bouguelmouna semblait être bien amorcée, la direction s’est vu proposer les services de Benayad qui évoluait la saison dernière à l’USMBA. A défaut d’avoir les meilleurs sur le marché, le Chabab peut toujours espérer récupérer les joueurs des équipes relégués.

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