Bernaoui persiste et signe : «La CAF nous a bien demandé de nous tenir prêts pour l’organisation de la CAN 2021»

Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Raouf Salim Bernaoui, a animé hier matin une conférence de presse au niveau de la salle des conférences du ministère, à Alger. L’occasion pour lui de présenter un résumé sur la préparation des prochains Jeux africains qui se tiendront à Rabat au Maroc du 18 au 31 août et répondre à quelques interrogations qui ont fait polémique ces derniers jours, notamment en ce qui concerne sa décision de limiter au maximum le nombre d’athlètes qui participeront à cet évènement sportif. Évidemment, ce fut l’occasion pour nous de revenir avec lui sur les propos qu’il a tenus dernièrement au sujet de l’organisation de la CAN 2021 par l’Algérie à la place du Cameroun. Des propos qui ont créé la polémique au Cameroun. À cet effet, Bernaoui reste ferme, insistant sur le fait que la CAF a bien sollicité la FAF pour voir si l’Algérie pouvait remplacer le Cameroun au cas où ce dernier n’arriverait pas à assumer l’organisation de ce tournoi continental. «La FAF n’a rien apaisé, puisqu’à la base, il n’y a pas de polémique sur ce que j’ai dit. Oui, je le redis, il a été demandé à l’Algérie si elle pouvait organiser la CAN 2021. On a eu le feu vert des autorités et on a transmis cela à la FAF, qui a de son côté informé la CAF. On souhaite vraiment que le Cameroun organise cette CAN mais dans le cas contraire, l’Algérie sera prête. Notre pays est la grande maison des Africains. Tout le monde est le bienvenu.»

«On peut organiser cette CAN sans attendre la réception des nouveaux stades»
Le ministre de la Jeunesse et des Sports estime qu’il est tout à fait normal que la CAF se prépare à toutes les éventualités. «Vous savez, la CAF ou même la FIFA pour la Coupe du Monde doivent avoir des plans B, C ou D pour parer à toutes les éventualités. Après, il n’est pas sûr qu’ils les utilisent. Ce qui est sûr, c’est que l’Algérie a les moyens d’organiser cette CAN sans même attendre la réception des quatre nouveaux stades qui sont actuellement en construction. Ça sera l’occasion pour réhabiliter nos stades actuels et remettre le gazon naturel dans certaines enceintes.»    

«J’ai eu le ministre des Sports camerounais et on s’est expliqué»
La grosse polémique qu’a engendrée la déclaration de Raouf Bernaoui a obligé son homologue camerounais à prendre le téléphone et à l’appeler pour éclaircir la situation. «J’ai eu mon homologue camerounais au téléphone. C’est un ami en plus. On s’est expliqué et je l’ai rassuré en lui disant que mes propos avaient été déformés. Je lui ai dit qu’il ne fallait pas se fier aux réseaux sociaux. Heureusement, la déclaration est là et on peut l’écouter.»

«Les stades du 20-Août et Bologhine seront fermés après la réception des nouveaux stades»
Une nouvelle fois, Raouf Salim Bernaoui a indiqué que certains stades, désormais vétustes, vont être prochainement fermés après la réception des nouveaux stades. «Je le redis, il n’y aura plus de stades du 20-Août et de Bologhine après l’ouverture des nouveaux stades de Baraki et Douéra. Les clubs d’Alger, ce sont de grands clubs et méritent de jouer dans de grands stades en gazon naturel.»

«Oui, le problème de l’USMA est réglé, mais on ne peut pas débloquer le compte aussi facilement»
En ce qui concerne le cas de l’USM Alger, club qui vit une situation financière et administrative des plus compliquées, le ministre Raouf Bernaoui a une nouvelle fois assuré que le gouvernement a bel et bien apporté son aide pour permettre au club de fonctionner et par conséquent, d’effectuer le voyage au Niger pour disputer les 32es de finale de la Ligue des champions africaine. «Je persiste à dire que le problème est réglé. Les comptes bancaires de cette entreprise sont bloqués, sauf que le ministère des Finances est intervenu pour gérer opération par opération afin de ne pas bloquer l’activité du club. Quand je dis que le problème est réglé cela ne sous-entend pas que le compte va être débloqué comme ça facilement.»

«Le dossier est entre les mains de la justice»
Bernaoui a tenu à apporter quelques précisions. «Hier (ndlr, dimanche) on a réussi à trouver une solution pour ce qui est du déplacement de l’équipe au Niger. Cependant, le dossier de l’entreprise est entre les mains de la justice. C’est de son ressort de le gérer. C’est le même cas pour le stade de Tizi-Ouzou qui est quasiment à l’arrêt. L’argent est bloqué, mais le ministère de la Justice a mis un gestionnaire qui aura à gérer cet argent opération par opération.»  

«Le ministère n’est pas le trésor public, un club doit se prendre en charge»
Et d’enchaîner : «Fini la période où on demande l’aide de l’État. Un club professionnel est une entreprise. Il doit se prendre en charge tout seul. En tant que ministère, on finance le développement, la formation et la prise en charge des jeunes, mais pas le financement des clubs et des compétitions. Le ministère n’est pas le trésor public.»

«Je n’ai pas de problème avec Mellal et oui, je l’ai reçu»
Le ministre a confirmé ensuite avoir reçu le président de la JSK, Chérif Mellal, à son bureau au niveau du MJS. «Ah, Mellal, mon ami. Vous savez, moi, je n’ai pas de problème avec lui. C’est un président d’un grand club. On l’a reçu avec beaucoup de plaisir. Nous, on gère les institutions et non pas les personnes. La JSK, c’est la locomotive des résultats. Je souhaite que le club revienne sur la scène des succès et pourquoi pas qu’il puisse gagner la Coupe d’Afrique. On est là pour aider tout le monde sans écarter personne.»

«Les responsables des sports collectifs doivent s’inspirer de Belmadi»
Bernaoui a évoqué les problèmes que vivent certaines disciplines sportives en Algérie. «C’est malheureux de le dire, mais beaucoup de personnes ne travaillent pas, mais encaissent leurs salaires néanmoins. On critique l’État, alors que celle-ci débourse des sommes colossales pour les aider. Certains responsables des sports collectifs doivent s’inspirer de Belmadi. Quand ce dernier est venu, il n’a pas cherché à trouver des excuses. Il a dit qu’il visait à gagner la CAN et il l’a fait 10 mois plus tard. Il faut arrêter de constamment chercher les excuses. Il est temps de travailler.»

«On m’a traité de raciste et on a fait pleurer ma mère»
Enfin, Bernaoui est revenu sur ses débuts difficiles à la tête du MJS. «On a passé des moments difficiles après l’installation du gouvernement. Je suis très attristé qu’on me prenne pour un raciste. Une chaîne de télévision privée a fait un montage honteux pour dire que soi-disant, j’avais salué certains joueurs et pas d’autres (ndlr, finale de la Coupe d’Algérie). C’est vraiment honteux», et d’ajouter : «Un journaliste a même dit à la télévision qu’il n’est pas la peine pour moi d’aller à Blida car j’allais être lynché. Le pire, c’est que ma mère a entendu ça et a commencé à pleurer. Pourquoi autant de haine !»
 

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