Bennacer : «On est encore trop souvent une équipe européenne, il faut africaniser notre jeu»

Dans un long entretien accordé à Onze Mondial, le milieu de terrain de l’EN Ismaël Bennacer a évoqué plusieurs sujets relatifs à sa carrière. Son choix d’opter pour Arsenal, son prêt au FC Tours ainsi que son aventure avec les Verts.
«Je me suis découvert une rage de vaincre, une dalle comme on dit»
Arrivé l’hiver dernier au sein d’une équipe, lanterne rouge du classement, Ismaël Bennacer a contribué au maintien du FC Tours en Domino’s Ligue 2. Le joueur de l’EN est revenu sur ses débuts avec le FC Tours en déclarant avoir cru dès le départ au maintien de son équipe en Ligue 2. «Bien sûr ! J’y croyais et le club aussi. Je savais que ça allait être dur, mais je savais où je mettais les pieds en m’engageant à Tours. J’ai observé l’effectif, analysé le style de jeu, pesé le pour et le contre et j’ai accepté de relever le défi, après une discussion avec l’entraîneur et le directeur sportif. À partir du moment où tout le monde me voulait, il n’y avait pas de raison d’avoir peur», a-t-il déclaré avant d’expliquer ce que le coach lui avait dit, avant de rejoindre le FC Tours : «Il m’a dit qu’il cherchait un joueur de mon profil, que j’allais changer l’équipe. J’ai essayé d’apporter ma mentalité sur le terrain et de donner confiance à mes coéquipiers en montrant de la sérénité. À 19 ans, ce n’est pas facile de jouer un maintien, mais je crois avoir prouvé que j’avais du caractère. D’une certaine façon, je me suis découvert une rage de vaincre, une dalle comme on le dit.»
«Je ne veux pas paraître trop sûr de moi, mais je vais réussir. Je travaille pour»
Ayant rencontré quelques difficultés durant sa carrière, le très technique joueur du FC Tours se dit être désormais plus fort sur le plan mental. «Il y a six mois, je n’avais sans doute pas autant confiance. Aujourd’hui, je suis plus fort mentalement. Je ne veux pas paraître trop sûr de moi, mais je vais réussir. Je travaille pour.» Bennacer a également réussi son pari en optant pour le FC Tours, lui qui a joué d’une manière régulière avec son équipe en Domino’s Ligue 2. «C’est clair. Je suis entré en jeu à deux reprises, puis j’ai quasiment été tout le temps titulaire. Je suis très satisfait. J’ai fait six mois avec la Réserve d’Arsenal où le staff a choisi de me confier le capitanat, puis à Tours où je me suis imposé dans l’entrejeu. C’est un bilan positif.»
«Voilà comment j’ai rejoint les Gunners»
Ismaël Bennacer est également revenu sur son choix de rejoindre les Gunners d’Arsenal il y a de cela deux ans. «Arles était au bord du dépôt de bilan et six mois après, l’équipe a été rétrogradée en DHR. Sportivement, rien ne me retenait en France. C’était plus sur le plan personnel que c’était compliqué. J’ai quitté ma famille, il m’a fallu un peu de temps pour m’adapter à la vie londonienne. Heureusement, j’étais avec ma femme, ça m’a facilité les choses», dira le joueur de l’EN, avant d’évoquer le discours d’Arsène Wenger à son égard. «Il a d’abord été surpris. En fait, c’est Gilles Grimandi, l’un des recruteurs des Gunners, qui m’avait recommandé au manager. Mais il pensait que City m’avait recruté parce qu’il y avait eu certains bruits dans ce sens. Quand il a su que je n’avais signé nulle part, il m’a proposé un essai. Je m’en souviens, je n’avais aucune préparation, c’était en plein Ramadhan. Mais ça s’est bien passé. Au bout de quelques jours, il m’a fait signer un contrat.»
«À Arsenal, j’ai fait des progrès sur tous les plans»
À la question de savoir ce qu’il a appris à Arsenal, Bennacer dira : «J’ai eu droit à une vraie formation. J’ai fait des progrès sur tous les plans : technique, tactique, physique et maturité. Je me suis endurci. Je ne regrette pas mon choix.»
«Si je pouvais être prêté une année en Ligue 1 ou en Liga, ce serait bien 
pour ma progression»
Alors qu’il a rejoint le FC Tours l’hiver dernier à titre de prêt, Bennacer a déclaré n’avoir rien décidé concernant son avenir et s’il va retourner à Arsenal ou poursuivre l’aventure avec le FC Tours la saison prochaine. «Je n’ai pas encore décidé. J’ai rendez-vous avec Arsène Wenger pour faire un bilan avec lui. Moi, dans ma tête, j’aimerais être prêté encore un an pour continuer à gratter du temps de jeu. Je suis quelqu’un de patient, mais j’arrive aussi à un moment important de ma carrière. Je ne peux plus me permettre de jouer en Réserve. Si je peux être prêté une année en Ligue 1 ou en Liga, ce serait bien pour ma progression. Oui, j’ai pas mal de contacts que ce soit en France, en Angleterre ou en Espagne. La France reste ma priorité parce que c’est chez moi, mais le temps de jeu sera le facteur le plus important. C’est ma condition.»
«Je disputerai la prochaine CAN avec plus d’assurance»
Bennacer a par la suite évoqué son aventure avec les Verts lors de la précédente CAN-2017 qui s’est déroulée au Gabon. «C’était super. Même si je n’ai pas joué, j’ai pris de l’expérience en m’entraînant et en regardant jouer mes coéquipiers. Je disputerai la prochaine CAN avec plus d’assurance», dira Bennacer, et d’ajouter concernant l’ambiance avec les supporters Algériens : «Je n’ai jamais vu ça ! C’est un régal. Je suis très content par rapport à ça. Ils nous encouragent, nous supportent, on sent le peuple derrière nous. De mon côté aussi, j’essaye de jouer le jeu. Je prends au maximum la peine de leur répondre sur les réseaux sociaux, de prendre des photos quand je les croise ou de signer des autographes. C’est le minimum.» Bennacer a également donné son avis sur ce qui manque à l’EN pour réussir au plus haut niveau : «On a une génération magnifique avec des individualités énormes. Mais ça ne suffit pas. On doit jouer en équipe, être un vrai collectif. Il faut selon moi africaniser notre jeu, mettre plus d’impact et de solidarité. On est encore trop souvent une équipe européenne. En Afrique, ça ne fonctionne pas.»
 

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