Equipe d'Algérie

Belhadj : «Madjer a subi une grande pression, on ne lui a pas donné sa chance, il a été lésé»

«Atal me rappelle ma jeunesse»

Auteur : Riad Ouenzar mercredi 13 mars 2019 13:29

Dans un long entretien accordé au média Al Araby, l’ancien joueur de l’EN, Nadir Belhadj, est revenu sur plusieurs sujets. Il a ainsi évoqué sa carrière en club, en sélection, l’actualité des Verts, la situation de Mahrez en club, les très bonnes prestations de Bounedjah et  Atal ainsi que son message pour les joueurs binationaux. Extraits !  
«J’aurais pu rejoindre de grands clubs européens, mais…»
L’ancien arrière gauche des Verts s’est dit satisfait de sa carrière de footballeur : «Dieu merci, je qualifie ma carrière de footballeur de réussie. J’ai joué dans de bons clubs en Europe. Puis, j’ai rejoint le Qatar où j’ai d’abord porté le maillot d’Al Sadd avec lequel j’ai remporté plusieurs titres. Aujourd’hui, je joue dans un autre grand club au Qatar, Al Sailiya. A l’époque, j’aurais pu jouer dans le très haut niveau et porter le maillot de très grands clubs européens. Etant jeune, je pense que je me suis précipité à prendre certaines décisions. Parfois, c’est un sentiment de regret qui m’anime dans la mesure où j’avais la possibilité de jouer pour de grands clubs eu Europe. Cependant, je suis satisfait de ma carrière. J’ai aussi évolué aux côtés de grands joueurs à l’OL.»
«A notre époque, il n’y avait pas de stars en sélection»
Interrogé sur les clubs qui souhaitent s’attacher ses services, à l’issue du Mondial-2010 en Afrique du Sud, Nadir Belhadj a répondu : «En 2010, j’étais dans le viseur de plusieurs grands clubs européens. La Lazio de Rome me voulait. J’avais aussi deux ou trois offres d’Angleterre. Des émissaires du Barça s’étaient également déplacés à Lyon pour me superviser, avant de rejoindre Portsmouth. Finalement, le Barça a décidé de recruter Abidal dont j’ai été le remplaçant à l’OL. Je jouais à Portsmouth, avant le Mondial sud-africain. Je souffrais d’une blessure à l’époque puis je me suis déplacé à Aspitar pour me faire soigner. Ce fut une occasion pour moi de découvrir le Qatar. J’ai même suivi deux ou trois matchs du championnat là-bas. Les responsables d’Al Sadda m’avaient contacté et j’ai été très satisfait de leur proposition. J’ai donc décidé de rejoindre Al Sadd, après le Mondial.»
«Je pouvais jouer deux ans de plus en Equipe nationale, mais…»
Dans un autre registre, Nadir Belhadj est revenu sur sa retraite internationale en 2012 : «Il n’y a pas de raison particulière derrière ma décision de prendre ma retraite internationale. J’étais fatigué en raison des longs voyages. Il faut savoir que ce n’est pas facile de jouer en Afrique puis de voyager vers l’Europe ou l’Asie. L’essentiel est que j’ai vécu des moments inoubliables en sélection, notamment lors de la Coupe d’Afrique en Angola ou bien lors du Mondial-2010 en Afrique du Sud. Par la suite, il y a eu l’arrivée d’une nouvelle génération de jeunes joueurs. On est partis les uns après les autres tels que Karim Matmour, Antar Yahia et Ziani. Seul Madjid Bougherra est resté. Je pense que je pouvais poursuivre pour deux saisons supplémentaires l’aventure avec les Verts. Mais j’avais décidé de prendre ma retraite internationale. C’était mon choix.»
«La sélection renferme dans ses rangs des joueurs de qualité»
Nadir Belhadj a aussi appelé à laisser les Verts travailler dans la sérénité et le calme, en prévision des prochaines échéances : «Aujourd’hui, il y a une nouvelle génération de joueurs. J’espère qu’ils vont réaliser de grandes choses, après s’être illustrés au Mondial-2014 au Brésil. Aujourd’hui, il y a un nouvel entraîneur qui essaye de renforcer l’EN par des joueurs de qualité. L’objectif des Verts est de se qualifier au Mondial-2022 au Qatar. Il faut laisser la sélection travailler dans le calme et la sérénité. Nous avons de très bons joueurs capables de relever le défi.»
«Saâdane est le meilleur sélectionneur avec qui j’ai travaillé»
A la question de savoir quel a été le meilleur sélectionneur avec lequel il a travaillé, Belhadj a répondu sans la moindre hésitation : «Sans doute, Rabah Saâdane. C’est un entraîneur qui m’a beaucoup influé. Il possède à la fois l’expérience et la sagesse. Il est sans doute le meilleur entraîneur avec lequel j’ai travaillé en sélection. Il y a aussi le Français Jean-Michel Cavalli. Mais Saâdane, je l’estime et je le respecte beaucoup. J’aime l’entraîneur et la personne. Il sait gérer un groupe. Il y avait beaucoup de respect entre lui et les joueurs.»
«Belmadi connaît tout de l’Algérie. Il a mis les points sur les i avec tout le monde»
Appelé à donné son avis sur le débat portant sur l’entraîneur local ou étranger pour la sélection nationale, Nadir Belhadj dira : «Personnellement, je pense que le meilleur choix est celui qui connaît bien la mentalité algérienne, à l’exemple de Saâdane. Il y a aussi Madjer qui a été un joueur extraordinaire. Mais il a subi une grande pression. On ne lui a pas donné sa chance. Il a été lésé. Il ya aussi Djamel Belmadi que je considère comme un super entraîneur. Il a réalisé de très belles choses avec Lekhwiya et la sélection du Qatar. On doit lui donner du temps. Vous connaissez bien la mentalité des supporters maghrébins qui exercent une grande pression et réclament des résultats très rapidement. Il faut laisser le groupe travailler dans la sérénité, je suis convaincu qu’il réussira de belles choses. Belmadi connaît tout de l’Algérie. Il a mis les points sur les i avec tout le monde. Pour ce qui est de l’entraîneur étranger, je dois dire qu’il a besoin de plus de temps pour  s’adapter.»
«Voilà ce que m’ont dit des proches des joueurs concernant l’ambiance en sélection»
Toujours concernant la gestion de l’entraîneur pour un groupe composé de stars, Belhadj a ajouté : «Durant mon passage en sélection, il n’y avait pas du tout ce genre de problème. Un entraîneur doit, seulement, savoir communiquer avec les joueurs. Il faut que tout le monde soit uni et tire dans le même sens. A notre époque, il n’y avait pas de stars en sélection. Car c’est l’équipe qui était la star numéro 1. Aujourd’hui, il y a Mahrez, Brahimi et les autres. Mais il n’y aucun problème là-dessus. Des proches des joueurs m’ont affirmé qu’il n’existe pas le moindre problème en sélection. Et même s’il y en avait, je suis convaincu que Belmadi va les résoudre en deux minutes. Il sait gérer les crises. Il faut laisser les joueurs travailler dans la sérénité, ils ont atteint leur premier objectif, à savoir la qualification pour la CAN, en attendant de se qualifier pour le Mondial. Je pense que même Belmadi veut relever ce défi et retrouver le Qatar lors du prochain Mondial.»
«Je ne suis pas du tout inquiet pour Mahrez»
Evoquant la situation de Mahrez qui ne joue pas beaucoup avec Manchester City ces dernières semaines, Belhadj dira : «Mahrez est un super joueur. Il a été fantastique avec Leicester City, je n’ai pas compris pourquoi les grands clubs ne l’ont pas pris assez rapidement. Aujourd’hui, il joue dans l’un des plus grands clubs au monde. Il travaille sous la conduite d’un des meilleurs entraîneurs au monde en l’occurrence Guardiola. Si Mahrez ne joue pas beaucoup avec Manchester City, ça a sans doute un rapport avec l’adaptation, la concurrence ainsi que  la présence de plusieurs grandes stars dans l’effectif des Citizens. Je ne suis pas du tout inquiet pour lui. Il vit pratiquement la même situation que Bernardo Silva la saison dernière. Il a beaucoup souffert, avant de revenir en force cette saison et a délogé De Bruyne. Je suis convaincu qu’il aura toute sa chance la saison prochaine.»
«Voici mon conseil à Mahrez»
Appelé à donner un conseil à Mahrez, Belhadj dira : «Je ne connais pas Mahrez personnellement. Mais je lui dis de rester patient. Quand vous jouez dans un grand club, vous devez rester patient et saisir sa chance. J’ai connu la même situation à l’OL. A l’époque, il y avait Fabio Grosso, champion du monde, qui jouait dans le même poste que moi. J’ai étais en concurrence avec lui. Regardez le Barça par exemple, un joueur comme Rakitic qui a travaillé très dur et qui a attendu sa chance après le départ de Xavi et Iniesta pour s’installer comme un titulaire indiscutable dans le onze du FC Barcelone.»
«Bounedjah est un serial buteur»
Appelé à donner son avis sur Baghdad Bounedjah, Belhadj dira : «Bounedjah est un serial buteur. C’est un joueur fantastique qui ne rate pas la moindre occasion pour la transformer en but. J’espère qu’il va écrire son nom en lettres d’or dans l’histoire d’Al Sadd. J’espère qu’il évoluera dans un grand club européen. Il le mérite car il a prouvé ses qualités partout où il est passé.»
«Atal me rappelle ma jeunesse»
A l’instar de Bounedjah, Youcef Atal s’illustre lui aussi avec l’OGC Nice. Alors pour beaucoup, le jeu de l’ancien joueur du PAC ressemble beaucoup à celui de Belhadj, ce dernier a ténu à préciser : «Je ne le connais pas personnellement. Mais je l’ai suivi en Belgique où il n’a pas beaucoup joué. Mais il a beaucoup progressé depuis qu’il a rejoint l’OGC Nice. Il a beaucoup de qualités. Il défend bien tout en se projetant rapidement vers l’attaque. Il me rappelle ma jeunesse. Les Niçois sont heureux de l’avoir, notamment l’entraîneur Vieira. Il doit continuer à travailler et ne pas brûler les étapes. J’espère le voir bientôt dans un grand club européen.»
«Notre génération a fait le choix du cœur, pas celui de l’argent ou du challenge sportif»
Dans un autre registre, Nadir Belhadj a été interrogé sur les joueurs binationaux d’origine maghrébine qui hésitent à faire leur choix de sélection : «Nous sommes nés en France, mais on est des Algériens. Il y a ceux qui sont nés en Allemagne ou en Italie, mais qui sont d’origine algérienne, marocaine ou bien tunisienne. Le joueur doit suivre son cœur au moment de faire son choix de sélection. Si vous ne voulez pas jouer pour votre pays d’origine, ça c’est votre problème. Seulement, il ne faut pas hésiter ou bien faire de calcul. Vous avez le droit de réfléchir, mais cette période ne doit pas dépasser une semaine. Vous avez le droit de discuter avec votre famille ou vos proches sur le sujet, mais il faut prendre rapidement une décision. Notre génération n’a pas hésité un instant à choisir le pays de nos pères et grands-pères. On fait le choix du cœur, pas celui de l’argent ou du challenge sportif. Après, je peux comprendre aussi les joueurs qui attendent une convocation de la France, surtout lorsqu’il s’agit de joueurs exceptionnels. En Europe, c’est plus facile pour un joueur français d’évoluer dans de grands clubs, contrairement à un joueur algérien ou tunisien. Il y a aussi des cas qui vous permettent de faire facilement votre choix. C’est tout simplement lorsque vous êtes un grand joueur. Vous pouvez jouer pour votre pays, tels que Mané avec le Sénégal, Drogba avec la Côte d’Ivoire ou bien Aubameyang avec le Gabon. C’est aussi fantastique lorsque vous voyez un joueur comme Salah jouer pour l’Egypte. Je le considère comme un très grand joueur. Je prends beaucoup de plaisir à le voir jouer.»
«Fier et heureux car nous avons tout donné pour l’Algérie»
Pour ce qui est des souvenirs qu’il garde, Belhadj dira : «Il y a plein de moments que je ne peux pas oublier. Les matchs, par exemple, que j’ai joués en Algérie, au stade du 5-Juillet ou à Blida. Il y a aussi la qualif’ pour le Mondial-2010 et le but d’Antar Yahia face à l’Egypte. Ce sont des moments inoubliables. Je suis heureux et fier car nous avons tout donné pour l’Algérie.»

Publié dans : madjer belhadj Atal

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