Abdellaoui : «Etre performant en club pour espérer jouer la CAN»

Aujourd’hui 16 février, Ayoub Abdellaoui fête ses 26 ans. Pour beaucoup d’observateurs, c’est l’âge où un joueur est à son fort potentiel. Ayant choisi d’aller tenter une expérience professionnelle en Suisse, plus précisément au club du FC Sion, l’ancien Usmiste assure que ce nouveau challenge l’aide à progresser, tout en espérant qu’il lui permettra d’être parmi les 23 éléments qui iront en Egypte l’été prochain pour disputer la CAN. Contacté par nos soins, il a gentiment accepté de répondre à nos questions :

Vous avez rejoint la formation du FC Sion en juin dernier. Si on vous demandait de nous faire un petit bilan des huit mois passés dans ce club, comme les analysez-vous ?
Je dirais que c’est un parcours positif, puisque la première année à l’étranger n’est toujours pas facile. El Hamdoulilah, j’ai pu m’intégrer facilement. J’ai choisi la Suisse où on parle le français et cela a été un avantage pour moi. Au niveau du football, je joue régulièrement et cela est important. J’ai eu une blessure en début de saison qui m’a quelque peu freiné, sinon, tout se passe bien.
Qu’est-ce qui a facilité votre rapide adaptation ?
Le mérite revient à la formation que j’ai eu durant mon enfance. La formation faite à l’académie de la FAF. Ainsi, j’ai été bien formé et cela m’a permis de m’adapter aussi facilement aux aspects tactiques. Je comprends le système tactique mis en place par le coach. Après, quand je suis arrivé, c’était un peu difficile pour moi. J’arrivais lors des derniers jours du mois de Ramadhan. J’avais fait une Omra et j’étais en nette perte de poids. J’ai dû beaucoup travailler pour réaliser une bonne préparation estivale. J’ai beaucoup sué, car ici, ça court beaucoup, pas comme en Algérie.
Alors que votre préférence était de toujours vouloir jouer dans l’axe de la défense à Sion, vous êtes utilisé en tant que latéral gauche…
Oui, c’est vrai. Depuis que je suis arrivé ici, j’ai toujours joué à gauche. Je n’ai jamais été essayé dans l’axe. L’ancien coach, je lui ai dit que je voulais évoluer dans l’axe, il m’a répondu « de commencer à gauche et on verra après… » , sauf qu’après, il est parti. Il y a encore beaucoup de matchs à jouer et j’espère avoir la chance de jouer dans l’axe et montrer ce que je peux faire dans ce poste.
Pourtant, vous savez très bien qu’il existe un manque en sélection dans l’axe…
La concurrence est présente dans toutes les lignes, mais oui, peut-être qu’il y a un manque dans l’axe central. Ceci dit, j’estime que pour aller en sélection, il faut d’abord faire de bonnes performances en club. Après, le coach national sait qu’il y a des joueurs qui sont polyvalents.
Le championnat suisse n’est pas très médiatique, parlez-nous un peu de son niveau ?
Je sais l’idée reçue par plusieurs personnes évoquaient la faible de ce championnat, mais selon ma vision, je peux vous dire que c’est faux. Vous n’avez qu’à voir ce que font les Young Boys de Berne en Ligue des champions et le FC Zurich qui est toujours qualifié en Europa League. Je ne dis pas qu’il fait partie des 5 meilleurs championnats européens, mais il y a un bon niveau. Ça joue beaucoup tactique.
Pourquoi avoir choisi le FC Sion alors vous aviez d’autres propositions ?
Déjà en Suisse, j’avais deux propositions. En France, j’avais des touches concrètes en Ligue 2, mais ça ne m’intéressait pas vraiment d’y aller là-bas, surtout que sur le plan financier, ce n’était pas du tout intéressant. Le meilleur choix pour moi, c’était donc le FC Sion.
On imagine que votre ambition est de rejoindre ensuite un club plus prestigieux…
Oui, c’est sûr. Je ne suis pas venu à Sion pour faire 20 ans ici. Dans un ou deux ans, j’ambitionne d’aller vers un plus grand club.
Vous bénéficiez de la confiance de Belmadi, qui vous a toujours fait appel hormis en octobre puisque vous étiez blessé…
Je suis très content pour la confiance du sélectionneur national. Déjà, j’étais très enthousiaste de venir en septembre, mais malheureusement, la veille du début du stage, je me suis blessé. Après mon retour de blessure, j’ai pu jouer une mi-temps face au Togo. C’était une sensation magique.
Il aura fallu que vous signiez à l’étranger pour que vous soyez appelé avec les A. Pensez-vous que le joueur local doit absolument partir à l’étranger pour être considéré et appelé plus facilement en sélection ?
Je ne sais pas. Je ne veux pas entrer dans ce faux débat. A mon avis, Belmadi met tous les joueurs sur le même pied d’égalité. On a vu qu’Oussama Chita a été appelé et a joué titulaire pour sa première sélection. Après, oui, le joueur local doit avoir cette ambition d’aller à l’étranger pour progresser.
Comme vous, Darfalou réussit bien son expérience à l’étranger. Ça vous fait quoi de voir que les joueurs de l’USMA s’exportent bien en Europe ?
Je suis très content pour Oussama. Son parcours n’a pas été facile, puisqu’il évolue dans un championnat difficile et avec le problème de la langue, c’est encore plus compliqué. Je le félicite pour tout ce qu’il fait. Aussi, je le répète, les Meziane, Chita, Benguit et Benkhamasa perdent leur temps en Algérie. C’est le moment pour eux d’aller à l’étranger car ils ont de la qualité et en plus, ils sont jeunes.
Que vous a-t-il dit Belmadi plus particulièrement ?
Dès mon premier stage, il m’a mis à l’aise. Il a su réconforter tout le monde. C’est un coach qui compte beaucoup sur les jeunes. Il m’a mis en confiance et franchement, avec l’ambiance qui règne au sein du groupe, on a de quoi faire quelque chose. Tout cela me stimule à me donner toujours à fond.
Justement, la CAN arrive, vous y pensez ?
C’est déjà un rêve de porter le maillot de la sélection. Jouer la CAN, c’est le summum. J’ai envie d’y être, c’est sûr, mais d’abord, il faut que je sois performant en club, car la concurrence est rude en sélection.
Avec le retour de Ghoulam et la présence de Farès et Bensebaïni, vous gardez quand même l’espoir de faire le voyage en Egypte…
Sincèrement, je ne me pose pas de questions sur ça. Je me concentre sur moi-même surtout. J’essaye de me donner à fond et c’est au coach de faire ses choix. Je me mets à sa disposition.
Profiter des matchs du mois de mars pour marquer des points, n’est-ce pas ?
Effectivement. J’espère être appelé au mois de mars et ça sera à moi de prouver que je mérite d’être parmi la liste définitive pour aller à la CAN.

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