Ligue 1 & 2

JSK - Hamroune: «Plusieurs équipes européennes m’ont contacté, c’est à la JSK de décider»

«J’ai marqué beaucoup de beaux buts, mais celui face à l’USMA est le meilleur»

Auteur : Saïd Djoudi samedi 25 mai 2019 10:16

Au lendemain de la précieuse victoire réalisée face au NAHD sur le score de deux buts à un, nous avons interviewé l’attaquant Rezki Hamroune lequel a accepté de répondre volontiers à nos questions. Le meilleur buteur de l’équipe en a profité pour revenir sur plusieurs sujets, notamment ses débuts difficiles, ses objectifs mais aussi son avenir. Il nous a déclaré, en exclusivité, qu’il a dernièrement reçu plusieurs offres et qu’il souhaiterait retrouver l’Europe dès la saison prochaine. Il a aussi parlé des chances de son équipe de remporter le titre et la rencontre importante qu’ils devront gagner, ce dimanche, contre le CABBA.

Tout d’abord, on vous remercie d’avoir accepté notre invitation…
C’est moi qui vous remercie, Saha Ramdankoum, je suis heureux d’être avec vous aujourd’hui.
Pour commencer, on souhaite revenir avec vous sur le dernier match que vous avez remporté face au NAHD. Une victoire précieuse qui pourrait vous permettre de décrocher le titre de champion d’Algérie. Qu’avez-vous à dire à ce sujet ?
C’est une victoire vraiment précieuse, on a fait des pieds et des mains pour décrocher les trois points et un deuxième succès de suite. On est toujours en course pour le titre, donc, un bon résultat s’imposait. J’espère qu’on enchainera avec un autre succès lors de la dernière journée et remporter le titre.
Comment avez-vous géré cette partie, sachant que vous étiez sous pression puisque vous étiez dans l’obligation de gagner et d’attendre un faux pas de l’USMA ?
On négociait toujours match par match, je ne sais pas si vous allez me croire, mais nous n’avons aucunement pensé à nos adversaires. L’important a toujours été de tout donner sur le terrain et de réaliser le meilleur résultat. Même lorsque nous avons réalisé une série de onze matchs sans défaite, c’est pour nous auto-satisfaire. Et c’est depuis qu’on a décidé de se concentrer et de ne penser qu’à ce que nous pourrions faire. Certes, on mettait des coups d’œil sur nos adversaires directs, mais pas plus.
Donc, pour vous, vous n’avez à aucun moment parlé du match de l’USMA. Autrement dit, c’était juste une rencontre qu’il fallait gagner…
Effectivement, nous ne nous sommes à aucun moment intéressés à l’USMA, car on savait que s’ils gagnaient, ils allaient devenir champions. Par contre, nous étions dans l’obligation de gagner pour ne rien regretter. Le but était de rester d’abord à la deuxième place avant de penser à devenir champion. Il fallait y aller étape par étape.
Vous étiez tellement motivé que vous avez étouffé le NAHD, notamment dans les premières minutes. Peut-on dire que vous étiez tellement déterminés que vous n’avez pas envisagé de perdre ?
Le mérite revient aux dirigeants et aux membres du staff technique lesquels ont su nous motiver pour cette rencontre. Mais ceux qui ont vraiment su nous rendre combatifs et efficaces, ce sont les supporters. Lorsque nous avons vu tous les supporters présents sur les gradins, on avait l’impression de jouer à Tizi Ouzou. Avec ces fans, on joue toujours à domicile, que ce soit à Tizi Ouzou ou à l’extérieur tellement ils sont présents.
Peut-on dire que le mérite de ces résultats revient aux supporters lesquels vous ont soutenus à fond dès la première journée ?
Je n’ai aucun doute là-dessus. C’est un public extraordinaire, la vérité, c’est le meilleur public en Algérie. C’est la stricte vérité, ce n’est pas parce que je suis kabyle et j’aime la JSK que je le dis. C’est ce qui est logique, nos supporters sont les meilleurs. C’est incroyable ce qu’ils font. Je me souviens, face à l’ESS, ils étaient tellement nombreux que la majorité était restée dehors. C’est la même chose, ils se sont déplacés jusqu’à Béchar, mais c’est magnifique. Je me souviens lorsque j’ai inscrit le coup franc direct contre l’USMBA, je ne me suis pas rendu compte quand j’ai vu le nombre de supporters sur les gradins.
Ils étaient aussi très nombreux contre l’USMA. Sincèrement, n’avez-vous pas eu peur de les décevoir, sachant qu’il était hors de question de laisser l’USMA fêter le titre à Tizi Ouzou ?
Je vais être sincère, nous avons joué le match de l’USMA pour le gagner. On n’a à aucun moment pensé à leur donner l’occasion de fêter le titre à Tizi Ouzou. Ce n’était même pas envisageable. Nous avons tout donné pour gagner afin de faire plaisir aux supporters, qui attendaient ce match avec impatience. C’est un match spécial, il faut le reconnaître.
Vous avez inscrit un magnifique but qui a fait le tour dans les réseaux sociaux, notamment avec le geste du gardien Berrefane qui était resté coincé dans les filets. Un commentaire ?
J’ai vécu ce match comme chaque supporter qui aime la JSK. C’est grâce à eux que j’ai pu donner satisfaction car en vérité je n’ai fait que mon travail sur le terrain. J’ai été engagé pour marquer des buts. Peut-être j’ai eu de la chance de marquer un coup franc direct, mais j’avoue que c’est un très joli but.
On ne peut pas dire que c’est une chance puisque vous êtes un bon tireur de coup franc et vous n’en êtes pas à votre premier but…
(Rires.) J’aurais pu aussi ne pas trouver le cadre. Non, je crois que j’étais bien concentré et j’ai réussi à tromper la vigilance du gardien. Je suis très content.
En début de saison, personne ne savait que vous êtes un bon tireur, avez-vous déjà parlé de cette qualité à l’entraîneur ?
Certes, je ne l’ai pas dit, mais au fond, je savais que depuis quelques années, j’ai appris à bien tirer les coups francs. C’est une qualité. Cette année, j’ai beaucoup progressé grâce aux garde-matériel de l’équipe, des gardiens et des joueurs qui m’ont beaucoup aidé. Croyez-moi, après chaque séance, je m’entraîne régulièrement sur les coups francs directs.
Est-il vrai qu’après chaque séance, même s’il n’y a pas qui vous ramène le ballon, vous le cherchiez tout seul pour continuer à vous entraîner ?
Oui, ça m’est déjà arrivé à maintes reprises. Je n’abandonne pas. Je tire et je récupère tout seul le ballon pour pouvoir continuer. Je voulais devenir un bon tireur. Comme je viens de dire, c’est une qualité que beaucoup n’ont pas.
Quel est votre meilleur but ?
J’ai marqué beaucoup de buts, je peux dire que celui face au NAHD est très beau mais le meilleur est sans doute celui inscrit sur coup franc contre l’USMA. Non seulement il est beau mais l’importance de la rencontre le rend encore exceptionnel. Il a un charme particulier. Je dirais aussi même face à l’USMBA, le coup franc était joli.
Vous avez rejoint la JSK en début de saison, sincèrement, vous attendiez-vous à ce que vous soyez l’un de ses meilleurs joueurs après 29 journées ?
Je dirais que le mérite revient à la confiance mutuelle avec les membres du staff technique. J’ai beaucoup travaillé même lorsque je ne jouais pas. Une grande confiance s’est installée entre nous. Sur le terrain, par contre, je me défonçais pour gagner ma place.
Vous êtes un joueur qui joue dans le couloir même si vous êtes un attaquant, mais cela ne vous a pas vraiment dérangé puisque vous êtes le meilleur buteur de l’équipe. Un commentaire ?
Il se pourrait que si j’ai joué en pointe, j’aurais marqué plus de buts, mais rien ne le garantit. Ce que je peux dire, c’est que je suis un joueur polyvalent qui applique les consignes. Je me sens bien en 9,5, mais j’essaye de tout donner lorsque je joue à droite. Dieu merci, j’ai réussi à inscrire beaucoup de buts.
La saison touche à sa fin, quel est votre objectif sur le plan personnel ?
Mon objectif sur le plan personnel, c’est d’inscrire encore deux buts pour en arriver à dix. Je souhaite aussi retourner en Europe dès la saison prochaine. J’ai reçu beaucoup de contacts et des propositions, mais je n’ai encore pris encore aucune décision. Je n’ai pas mon destin entre les mains, ce n’est pas à moi d’en décider.
Peut-on dire que Hamroune pourrait quitter la JSK, cet été ?
Oui, comme je peux partir comme je peux aussi rester. Tout dépend de la réaction des dirigeants, mais aussi des propositions. Si j’ai une offre intéressante qui ne se refuse pas, je ne pense pas que la JSK va me bloquer.
Dès votre arrivée, vous avez toujours parlé d’une possibilité de retourner en Europe. Quel est le secret de cette confiance en soi ?
Dans ma petite carrière professionnelle, je me suis fixé beaucoup de buts que j’ai atteints. Pourvu que ça dure, j’espère que je serai toujours au top. Jouer en Europe a toujours été un rêve pour moi depuis mon jeune âge. J’ai déjà vécu une expérience qui n’a pas bien marché, j’espère que cette fois-ci sera la bonne.
On dit que vous étiez très proche du Mouloudia d’Alger, c’est vrai ?
Oui, c’est vrai. Quand j’ai discuté avec Kaci Saïd ainsi que l’adjoint de Casoni, on m’a expliqué le projet. Cependant, au moment des négociations, c’était mon ancien agent qui parlait pour moi. Mais lorsque la JSK m’a contacté, je ne pouvais pas refuser. J’ai directement accepté de négocier. Je tiens à expliquer que je n’ai à aucun moment négocié avec le MCA.
Qui vous a contacté ?
C’était le président Mellal qui m’avait joint sur Viber. On a entamé les négociations et après quelques discussions, je me suis engagé avec le club de cœur. On a fait des efforts sur le plan financier avant de signer mon contrat.
Etiez-vous de ceux qui pensaient que la JSK étaient capable de remporter le titre ?
Comme l’entraîneur Dumas le disait au début, personne n’aurait misé une pièce sur nous. C’est la stricte vérité, personne n’aurait cru qu’avec un tel groupe, composé de jeunes, la JSK serait capable de réaliser un tel parcours. C’est une saison magique, on est en train de vivre des moments inoubliables.
Ça vous fait quoi de contribuer au grand retour de la JSK en Ligue des Champions ?
C’est une très grande fierté. C’est un plaisir de contribuer au retour de cette équipe sur la scène africaine. Mais cela a été réalisé grâce au soutien de nos supporters.
Que pensez-vous de l’entraîneur Franck Dumas ?
Monsieur Dumas est quelqu’un de franc. Il sait comment faire pour passer ses messages. Sa relation est exceptionnelle avec tous les joueurs, il est, autrement dit, toujours à l’écoute de chacun de nous. Ça fait un grand plaisir d’être entraîné par ce grand monsieur. Vous savez même quand il fait des choix difficiles, il s’explique avec ceux qui ne jouent pas, même s’il ne le faisait pas beaucoup avec moi en début de saison (Rires.).
Un dernier match vous attend dimanche contre le CABBA. Comment comptez-vous l’appréhender ?
C’est un match à ne pas prendre à la légère. Il faut qu’on soit concentré pour le gagner. Penser au résultat du match CSC-USMA serait une erreur. Il faut d’abord battre le CABBA pour pouvoir parler de notre adversaire direct. On va tout donner pour fêter le championnat avec nos supporters. Comme Dumas l’a toujours dit, notre premier adversaire c’est nous-mêmes. Finalement, il a raison, il sait ce qu’il dit.
Quelle est votre relation avec les joueurs ?
Sincèrement, j’entretiens une très bonne relation avec tout le monde. A la JSK, on n’est pas des concurrents, peu importe celui qui marque, l’essentiel est que l’équipe gagne. Que ce soit avec Fiston ou autre, nous sommes unis.
Etes-vous content pour Belgherbi qui revient en force ?
Oui, énormément. Je ne peux décrire ma joie après son joli doublé contre le NAHD. J’ai déjà joué avec Belgherbi à la JSMB, c’est un très bon joueur, qui peut ramener un plus à la JSK. Je suis très content pour lui. C’est quelqu’un qui travaille et qui se donne à fond aux entraînements.
Y a des personnes qui vous ont énormément aidé à opter à la JSK. Pouvez-vous nous en dire plus ?
C’est vrai, y a une personne très importante pour moi, elle me suivait depuis mon jeune âge, c’est mon oncle Mourad Amara. Il est très proche de la JSK, je ne l’ai jamais dit. C’est une très grande fierté, sa réputation le précède. Il m’a énormément aidé, il a tout fait pour que je réussisse. Il a aussi fait son possible pour que j’opte à la JSK. Je voudrais aussi remercier mon père, qui lui aussi a toujours été derrière moi. Il me soutenait dans les moments difficiles. J’ai un papa très généreux que j’aime beaucoup. Je tiens à le saluer et à le remercier.
Nous sommes en plein mois de Ramadhan, comment passe Hamroune ses journées ?
Je suis quelqu’un de dynamique, parfois j’aime faire la grasse matinée, parfois non. J’aime aussi les jeux vidéo, j’invite d’ailleurs souvent mes amis à venir chez moi, pour passer le temps.
Etes-vous gourmand ?
Oui, ça m’arrive, des fois je deviens très gourmand. Je n’hésite pas à parcourir des kilomètres pour aller acheter des friandises. Sinon, la majorité du temps, je reste à la maison.
Quel est ton plat préféré ?
Je n’ai pas de préférence, mais je mange tout ce que ma mère cuisine.
Je vous laisse le soin de conclure…
Je vous remercie beaucoup, Saha Ftourkoum et Saha Aïdkoum. J’espère qu’on sera sacré champions d’Algérie.

 

 

Publié dans : Kaci Saïd Belgherbi Mellal Mourad Amara Casoni Hamroune

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